J'AURAIS PU

J'aurais pu rapper là-dessus
Non j't'aurais pas déçu
J'aurais grave assuré
À l'aide d'un flow posé ou déluré
J'aurais déliré des lignes durant
En virant du vibrant au violent
De pire en pire ou en murmurant
Torturant ce beat taré
Censurant mes idées trop barrées
Une fois l'amertume garée
Pour pas vous gaver
J'aurais bravé
Conventions, Convenances, Caricatures
J'aurais été au bout malgré les quelques ratures
J'vous aurais fourni un pera de bonne facture
Dans cet ensemble de rares tueries
Marre puérile
J'aurais fait comme les mamies
Qui n'remplissent jamais l'assiette que d'un quart de riz
Barre de rire et de rimes
J'aurais poussé l'rite
Épousé le rythme
Pour mieux m'en défaire à des moments
J'aurais (j’aurais) du placement pu faire un hymne
Si j'avais les éléments
J'aurais aussi pu faire un feat mais
Ainsi j'aurais peut être pas été au bout
Le faire par facilité plutôt que pour le sens ou le goût
En n'faisant rien j'me suis ôté le doute
J'étais ainsi certain de n'pas
Emprunter la mauvaise route
J'ai laissé les bagages en soute et m'en suis foutu
Remettant ça à une future mouture
Parfois j'ai l'impression qu'ils entonnent tous une ode à la paresse
J'ai préféré ne rien faire
Qu'aucune différence ne paraisse

Mais j'aurais pu

J'aurais pu


J'aurais pu gueuler
Qu'on puisse voir que je suis fâché
La voix m'arracher, mes tripes cracher
Mais ma rage est douce, elle m'a apaisé

J'aurais pu tâcher d'user un flow hâché
Ou bien relâché, avec des backs presque cachés
Tenter d'un nouveau style imposer
Mais faut oser, risquer la nouveauté
Et j’préfère me faire discret

J'aurais pu chuchoter
Comme si j'parlais d'un secret
Ne rien lâcher
Ne rien dire de concret (concret, concret, concret…)

J'aurais même pu me taire....
.....
....
.....
Un bon moment
Peut être que
Quand j'aurais r'pris ça aurait donné un bon élan

Ou rapper lentement (ment)
En tenant à peine compte du battement (ment, ment)
Exactement comme je fais maintenant (nant, nant)
Mais franchement
Ç’aurait été lassant
Pas de sang d’encre
Je l’ai pas fait je l’sentais pas tellement
Alors j’ai levé l’ancre tu comprends

J'aurai pu rapper vite
T’épater quitte
À cogiter que technique
Niquer l'beat à la Busta
Du flow reusta
Killer ça à la twista
Kiss au sista
Peace au mista
Insister sur un système
Même sans schéma sans thème
Semer des masses de mots qui s'enchaînent
J’aurais pu l'faire mais j'avais la flemme
Et puis ça aurait un peu fait Espiiem
Même si j'aime
Nul, besoin d'un énième
Faut que je freine
Que je prenne mon temps
Faut pas que je mente
Que j'attende avant de tenter
Hanté par le doute je me sens
Pourtant y'a un truc à faire je le sens
Je le sens
Je le sens
Je le sens
Je le sens

J'aurai pu faire jaillir le sens
Une pluie de références
(Non j'aurais pas pu quand j'y pense)
Le déballage de connaissance
Une piètre danse qui m'offense
Vive la densité des brutes pensées
Naturelle intensité
Que mon imaginaire m'incite à rêver il a carte blanche
Mais que faire de cette page blanche?
Je flanche presque

J’pourrais rire
Me dire que la vie est fun
Opter pour la légèreté
De cette grisaille ambiante déceler le sun
Mais la grisaille à sur moi pointé son gun
Alors j’suis dans l'run et n'devance pas l'menu


J'aurais pu faire un hit, mais aurait-ce été le bon beat?
Est-ce qu'ils auraient saisi tout de suite
Non

J'aurais pu conter un mythe, plein de pouvoirs insolites
Ou faire couler de sang des litres
Non

J'aurais pu f.. non
J'aurais pu t.. non
J'aurais pu l.. non


J'aurais pu, j'aurais pu
Peut être que demain j'pourrais plus
J'aurais pu, j'aurais pu
Han
Peut être que j'aurais dû
J'aurais pu, j'aurais pu
Peut être que demain j'pourrais plus
J'aurais pu, j'aurais pu
Han
Peut être que j'aurais dû

J'crois bien qu'j'aurais dû
C'est sûr j'aurais dû
C'est sûr j'aurais dû
C'est sûr j'aurais dû



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VOYAGE INTRO

Volontaires naufrages

Escapade à la nage vers le grand large

Élargissement de la vision,
Visite de la marge

Faisons les barges
Écartons-nous de l'étroitesse car j'ai
Besoin de me perdre
Ce lieu dans lequel je m'enracine
Mon art gêne, me malmène,
Vite Guinée, Mali, Galsen
Ces terres que mes frères et sœurs parsèment...

Bien sûr, j'en ai sur d'autres plaines

Ma famille est grande comme de ma mère le cœur
Et ses tons varient autant
Qu'une grosse boîte de crayon de couleur

Que pour une fois nos fois ne nous figent pas
Que nos différences ne comptent pas
Que nos mémoires ne nous leurrent pas
Que nos fiertés marchent au pas
De nos âmes d’enfants faisons leur part

Et qu'émerge la foire à l'espoir
Qu'on ne le laisse choir quoi

Qu'importe, car tous on s'entêtera
Et le soir venu ensemble on la fêtera